Room
Jack est un petit garçon de cinq ans pour qui le monde se résume à une pièce à peu près carrée de quelques mètres carrés. Jack ne connaît rien du monde extérieur, si ce n'est ce qu'il en a vu à la télévision. Jack sait lire et écrire, relit toujours les mêmes livres (il en a cinq) et fait de la gymnastique quotidiennement. Il a des habitudes bien réglées. Il dort dans un placard.
Bizarre...
version française
Oui, mais l'on comprend vite que Jack, qui nous raconte cette histoire de son point de vue, avec ses mots à lui, est enfermé depuis la naissance avec sa mère dans cette fameuse pièce. Qu'il est évidemment le fils du ravisseur de sa mère et que cette dernière le protège en lui faisant croire que la situation est normale et que le monde extérieur n'existe qu'à la télévision.
Le sujet du livre est spécial, certes, mais pourtant, on se laisse prendre au jeu de ce petit garçon à la fois précoce et complètement hors du temps qui ne connaît que ce qu'il y a dans "la pièce". On ne s'ennuie pas, on veut comprendre, apprendre, imaginer sa vie... L'écriture est particulière, difficile de la décrire : les mots sont simples, justes, incisifs, pleins de sous-entendus (en Anglais du moins).
Je ne veux pas dévoiler l'histoire mais je dois avouer que j'ai lu ce livre en quelques jours malgré ses 400 pages. Et que je l'ai trouvé trop court.
Bref, c'est un livre qui ne donne pas forcément le sourire mais qui sonne vrai. Jusqu'où peut aller une mère pour protéger son enfant et survivre ? Cette "pièce" n'est-elle pas le négatif complet du monde de consommation où nous vivons sans vraiment connaître l'autre ?
Une belle découverte que cette auteur irlandaise lesbienne Emma Donoghue qui ose raconter l'indicible dans ce roman et en profite en prime pour nous faire nous poser plein de questions existentielles...
version anglaise