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Le blog de Yoko
17 avril 2020

Rouler confiné

4 semaines désormais que nous sommes assignés à résidence, 4 semaines que nous limitons les sorties au minimum et surtout à notre jardinet. 4 semaines qui me rapprochent pourtant de mes objectifs de l’année, l’Ardéchoise et l’Etape du Tour. Hors de question donc de se la couler douce en attendant la quille et de perdre le peu d’entraînement que j’avais réussi à acquérir, lors des sorties dominicales ou des 200 km d’Orléans de « ma vie d’avant ». Ce ne sont pas non plus les recettes de grand’mères remises au goût du jour, pain à la cocotte, cake au citron ou banana bread ainsi que les pâtes stockées pour nourrir mes ados qui m’aideront à grimper le jour J.

Courir en boucle autour du pâté de maisons, bof, déjà, sur les bords de Marne j’ai du mal alors, là, n’en parlons pas ! J’ai bien essayé d’allier sport et jardinage, mais une fois que mes plates-bandes ont été désherbées, je n’ai plus eu qu’à buller dans un transat au soleil. Et donc, niveau sport, on repassera.

Restait alors l’engin du diable, le home trainer de Monsieur, dans son atelier vélo/bricolage. 

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Après avoir laissé passer une semaine puis une autre et ne voyant pas la fin de ce confinement, j’ai fini par lui demander d’installer mon vélo dessus. Pleine de bonne volonté, j’ai téléchargé l’appli qu’il m’a conseillée: Trainer Road et ai choisi de m’entraîner avec quelques intervalles à une estimation de VO2max un peu aléatoire.  Et puis j’ai lancé l’entraînement. Quelle aridité ! Des ordres de tenir bon en Anglais, de pédaler à « 90 to 100 rpm » et un défilement du temps ralenti… alors que je pédale sans entrain vraiment parce qu’il le faut. Cet entraînement de 55 minutes m’a semblé durer plusieurs heures tellement je me suis ennuyée !

 A tel point que deux jours après, je remettais cela mais avec une série Netflix pour me tenir éveillée et me sauver ainsi de quelques heures d’ennui à pédaler. Tout cela n’annonçait cependant rien de très profitable pour mon entraînement malheureusement, la série n’appelant pas vraiment à me dépasser !

Heureusement, le mercredi suivant, j’ai vu passer sur Instagram une sortie virtuelle de Elles Font du Vélo (EFDV) sur Zwift. N’étant pas une pro du home trainer, je ne connaissais pas cette application mais Monsieur lui, avait quelques bases et m’a expliqué que Zwift était un jeu vidéo de vélo. Ah oui ? Et il m’avait caché cela ! Ca promettait au moins d’être plus fun. Et j’avais bien envie de voir ce que ça faisait de rouler « en groupe virtuel ». Rendez-vous a été pris pour 21H le lendemain. Dès 13H, je me suis inscrite sur Zwift, histoire de préparer ma « ride » du soir et être sûre que tout fonctionne avec un test de l’application. Il a fallu installer l’ordinateur et son écran devant le vélo, capter le wifi et le home trainer. Je suis ensuite montée en habits civils et pantoufles sur le vélo pour voir si ça marchait et après avoir validé poids et âge, je me suis lancée sur la route de Watopia, un paysage virtuel qui défile au gré de mon pédalage. Une flèche à droite et hop, on part voir le village italien, une flèche à gauche et à l’intersection, on se dirige vers le désert ou encore on part voir le volcan. Ceux qui me connaissent savent que j’adore les volcans, je n’ai pas pu m’empêcher de me diriger vers lui et voilà donc que la route se met à monter, je sens la résistance du home traine augmenter en même temps et trouve ça plutôt bien fait. Cela me motive à appuyer plus (en pantoufles, je me répète) sur les pédales pour voir ce qu’il y a après, et je grimpe, en même temps que d’autres que je rattrape ou qui me laissent sur place. La route monte plus ou moins fort, il y a parfois un peu de répit, et mon homme, à côté, venu vérifier que son installation fonctionnait s’amuse de me voir appuyer sur les pédales pour monter ce volcan en jean. Je me prends au jeu. La fin à 12% me trouve debout sur le home trainer mais quelle satisfaction de franchir la ligne marquant le sommet, 250 mètres virtuels plus hauts !

Bien décidée à essayer en groupe le soir même, je descends du vélo un peu essoufflée et retourne aussi sec à mes réunions virtuelles (elles aussi). 21H00 approche et après un repas léger, je me mets en tenue plus adéquate et remonte sur le vélo. Après quelques frayeurs liées à mon ordinateur qu’il a fallu installer près du home trainer et qui est vraiment très très lent à l’allumage, j’arrive enfin à rejoindre le groupe et filer dans les rues de Richmond derrière une leadeuse qui essaie de garder ses troupes en peloton. Elle est française et appartient au groupe de Elles Font du Vélo et il y a dans le peloton des femmes de tous pays et même tous continents. Les échanges sont en Français et en Anglais, ils s’affichent à l’écran et donnent du courage. J’essaie de suivre le rythme et c’est nettement plus facile de pédaler dans le peloton que seule. C’est sympa, il faut vraiment gérer sa puissance et être attentive pour rester dans le groupe, si l’on appuie trop, on se retrouve seule devant, si l’on n’avance pas assez, on est rapidement à la traîne et le peloton s’éloigne (car c’est plus dur de le rejoindre). C’est vraiment presque comme rouler en groupe en faisant attention au cycliste de devant qui fait parfois des écarts, il faut rester concentrée, à ceci près qu’en cas d’inattention, il n’y a pas de chute et les conséquences sont moins graves. Nous filons donc pendant une heure à une vitesse virtuelle de 30 km/h avant de nous « séparer ». Les prouesses de chacune sont enregistrées, il faut que je comprenne comment partager les « ride on » (ou pouces bleus qu’on accumule dans son maillot) et comment taper sur le clavier pour discuter alors qu’on pédale mais je suis contente. Je n’avais pas fait d’aussi bonne séance depuis le début du confinement et je suis restée motivée jusqu’au bout, sans m’ennuyer.

Le lendemain, j’y retourne pour une autre séance dans le monde virtuel de Wattopia et je m’inscris à une sortie qui commence dans les 5 minutes. Je choisis de rester avec les femmes. Comme la veille, je boucle les 50 minutes d’entraînement sans souci, en ayant bien pédalé et contente de moi.

Deux jours après, j’y retourne encore. A Londres cette fois-ci et je retrouve les bords de le Tamise rive Nord que je connais bien ainsi que le Tower Bridge que j’ai traversé un certain nombre de fois à vélo déjà, mon aîné bébé dans le siège derrière moi car le pont était sur le chemin de la crèche. A l’époque, il y avait plus de voitures, c’est ce qui est agréable dans ces rides virtuelles, on n’en voit aucune ! Charles, me voyant motivée, réfléchit à une installation adéquate pour l’ordinateur, l’écran, le clavier et surtout le vélo. Il paraît qu’il existe des home trainers qui bougent en fonction du revêtement de la route, vu qu’il y a des planches, des pavés et même du gravel, ça doit être sympa (et peut-être faire moins mal aux fesses qu’une séance classique dont on sort moulue). Mais nous n’en sommes pas (encore) là.

Au bout d’une semaine à ce rythme, j’ai fait 175 km et 1000 mètres de dénivelé positif. Et mon essai gratuit d’une semaine expire. Ne sachant pas combien de temps je vais encore devoir jouer au hamster, je paie pour un mois de plus. 15 euros. Ce n’est pas cher payé pour s’amuser et faire du sport en groupe. Même s’il est virtuel, évidemment, le groupe, c’est quand bien plus fun que l’application aride de Monsieur. Et nous avons peaufiné l’installation informatique : elle s’allume au quart de tour et les graphismes sont encore plus beaux. Avec la porte ouverte, je suis presque dehors. 

Hier soir, j’ai roulé avec l’équipe Zwift hollandaise. Plutôt costaudes, les bataves, surtout sur du plat. Je n’ai pas pu tenir sur la longueur et elles m’ont distancée sur la fin. Pourtant, j’ai été classée 7/20 sur la zone de sprint, je n’ai donc pas à rougir et j’ai tout donné ! 

Je voulais partager mon expérience. Moi qui détestais le home trainer, j’y trouve mon compte. L’aspect communautaire international y est pour quelque chose évidemment, c’est entraînant. Et l’interface graphique façon « jeu vidéo » sympathique. On ne nous vend pas du « réel » mais bien une façon ludique de s’entraîner et moi, c’est visiblement ce qui me convient, bien plus qu’une histoire de puissance et de fractionné. Grimper le volcan de Wattopia, rouler en « VTT » sur la route de la jungle qui monte bien (mais descend aussi) ou tracer tout droit dans le désert, ça me motive. Et en roulant, on débloque des éléments de tenue supplémentaires ou différents, des vélos plus performants, on monte en niveau et on a accès à de nouvelles routes. Ça aussi c’est sympa, ça donne des objectifs supplémentaires et autres que « se maintenir en forme ». Il y a toujours un événement de groupe qui commence dans les 30 minutes et je me suis retrouvée par hasard à faire des intervalles sur le « Paris Roubaix » ou à grimper des collines dans le Yorkshire en faisant la « Royal Pump » route. Je ne pense pas atteindre le graal, le vélo « Tron » ou faire la Road to Sky (l’équivalent de la montée de l’Alpe d’Huez) mais je progresse et je continue de faire un peu de vélo et quelques kilomètres. C’est bien le plus important non ?

Et vous, comment roulez-vous confinés ?

 

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